Rêve d'Astrid la suite

Le petit matin commençait à montrer le bout de son nez sur la petite île de Médian, perdue en pleine mer méditerranée. La forêt s'éveillait et s'étirait chauffée par les premiers rayons de soleil. Les lapins gambadaient joyeusement dans les hautes herbes, les oiseaux s'envolaient pour faire leur premier tour de reconnaissance de la journée. Les papillons batifolaient dans la prairie. Ho, il n'y a pas que les papillons qui ont batifolés on dirait. Enki tu t'es enfin décidé à... Oups, réveille-toi Enki. Debout. Tu vas te faire engueuler. Je t'aurais prévenu. Trop tard...

-"Enki debout! Tu pourrais m'expliquer ce que tu fait avec... ça?"

Il ouvrit les yeux et vit Valandra devant lui, lui lançant un regard noir de chez noir. Il vit aussi une main posée sur son torse. Il tourna lentement la tête, son regard passant de la main au bras et du bras au... Ho mazette! Enki faillit s'étouffer en voyant Astrid endormie à côté de lui. Il se poussa le plus vite possible et le plus doucement du monde afin de se lever sans réveiller la belle au bois dormant. Puis il se tourna vers Valandra, lui rendant son regard et lui chuchota:

-"Mais ça va pas de faire irruption dans ma chambre comme ça! J'aurais pu être nu."*

-"Calme-toi mon chou, tu es tout rouge, c'est mauvais pour le coeur de s'énerver comme ça."

Dit Valandra en souriant. Puis elle se jeta sur Enki, le prit dans ses bras et lui fit des bisous frénétiques partout sur la visage. Elle espérait sans doute que ça allait le calmer et ça réussit un peu. Ca lui rappelait comment faisait sa mère quand il était petit. Mais pendant cette accolade, il remarqua une énorme tâche sombre sur les draps blancs du lit d'Astrid. Il se libéra des bras et de la bouche vorace de Valandra qui ne compris pas sur le moment et se jeta sur l'interrupteur. A ce moment là, il vit une énorme flaque de sang coagulée sur le lit d'Astrid. Il ne dit que trois mots; trois petits mots qui voulaient tout dire:

-"Valandra à moi!"

L'attitude des deux protagonistes changea à 100%. Leurs visages devinrent grave, Valandra se plaça à côté di lit d'Enki où dormait encore Astrid et scrutait la pièce à la recherche du moindre mouvement. Enki se dirigea vers Astrid, concentré et prêt à se battre. Il s'agenouilla au bord du lit, prit la main d'Astrid et remarqua des traces de sang collées à ses cheveux. Inquiet et se demandant ce qui s'était passé, il tacha de la réveiller pendant que Valandra montait a garde.

* Ce qu'il ne vous dit pas c'est qu'il est en caleçon à ce moment là

Astrid se réveilla au bout d'un moment, elle ne savait pas vraiment quel heure il était, et la seule chose qu'elle savait c'était qu'elle n'avait aucune envie de se réveiller, elle était épuisée, et en même temps très heureuse. Qu'est ce qu'il la rendait heureuse de la sorte ? Elle ne s'en souvint que lorsqu'elle vit nettement le regard de Enki, inquiet et interrogateur au possible, elle glissa ensuite son regard vers son lit, c'est à dire juste à côté de la tête de son coloc, et fini par dire en voyant comment était vêtu le garçon, ce qu'elle n'avait pas remarqué la veille au soir :

"- Excuse moi de mettre installé comme ça, mais mon lit était plein de sang, il faut que je le nettoie et vu comme j'ai eu du mal pour mes cheveux, ça va être complexe de sauver ce draps. "

Elle n'expliquait pas pourquoi le sang était là, mais dans sa voie mal réveillé, on comprenait bien qu'elle savait d'où il venait et pourquoi il était là. Le sang de géant était bien plus visqueux et collant que le notre, il en devenait d'un rouge noirâtre, comme si on retrouvait un homme en grave manque d'oxygène complètement écorché.
Elle se souvint alors d'un nom qu'elle avait entendu de la bouche d'Enki et elle se demandait qui était cette fille, si s'en était une déjà. Astrid regarda le garçon quelques secondes, et fini par le questionner, oui, on peut le dire, elle était jalouse, mais était ce un tord ou simplement une marque d'affection, ça, elle même n'en savait trop rien, sans doute les deux.

"- Enki, tu peux m'expliquer pourquoi tu parlait à une certaine Valandra, il n'y a personne d'autre à par moi ici. Ahhhh ! "

Astrid venait de regarder par la fenêtre, elle sursauta de peur lorsqu'elle comprit de qui il s'agissait. Asbjörn était à la fenêtre, il n'avait quand à lui plus vraiment de marque du combat sur le visage, mais cela ne voulait en rien dire qu'il était guérit. Elle était inquiète pour lui, et bien que sa première réaction fut de crier en le voyant, elle sortit du lit et lança un mot d'excuse à Enki, avant d'ouvrir la porte.

"- Tu vas bien ?
- Oui, ne t'en fait pas, toi par contre, il va falloir que tu te laves.
- C'est déjà fait, et ça ne part pas.
- Utilise de l'eau salée.
- D'accord, mais ta blessure comment est-elle ?
- Elle va guérir ne t'en fait pas pour moi. Retourne voir ton ami sinon il va finir par te prendre pour une folle.
- Je n'en sais rien, il parle tout seul lui aussi, enfin c'est ce que j'ai cru, il ne peu pas t'entendre c'est bien ça ?
- Exacte, enfin pas maintenant, il pourra tout comme toi, tu pourras entendre Val, mais plus tard.
- A plus tard, j'irai donc à la plage avec mon drap, si tu veux venir..."

Elle lui lança un bisous, avant de se retourner vers Enki, elle venait de comprendre qui était cette Valandra, et se dit qu'une explication serait la bienvenue, son coloc en plus de n'avoir sans doute pas apprécier le fait qu'Astrid se trouve dans son lit au réveil ne devait pas tout comprendre à la situation. Pourtant, elle se contenta de se remettre dans le lit chaud du garçon et de se rallonger, pour recommencer à dormir, la peur de la nuit l'avait assommée.

"- Je te raconterai plus tard, et dit à Valandra que je m'excuse si mon comportement l'a offusqué. "

Astrid se rendormit presque immédiatement mais elle fut réveillé par les cris du géant qui était à la fenêtre lui demandant de se réveiller, dormir dans son lit à la limite, mais là c'était comment dire inapproprié. La jeune fille sursauta l'oeil hagard, elle regarda le géant furieux, Enki était toujours là, habillé peut être, elle ne voyait pas très bien, ses yeux étaient embués par des larmes.